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En 1965, les femmes s’affranchissent de l’autorisation de leur mari pour travailler. Au 21e siècle, c’est toujours cette farouche volonté d’indépendance qui dynamise l’entrepreneuriat au féminin, mais pas que ! La quête de sens, le désir de changement sont de véritables moteurs. Et pourtant, en métropole comme en Nouvelle-Calédonie, seulement 30 % des dames osent se lancer dans l’aventure. Les patronnes, business women, fondatrice de start-up ou solopreneuses, sont encore trop peu nombreuses face à leurs homologues masculins. On constate que l’entrée dans le monde des affaires en effraye plus d’une. Oui, travailler pour soi paraît exaltant, mais ouvre aussi un chemin semé d’embûches. Si malgré cela, vous ressentez comme un appel et un profond besoin de réalisation, alors, vous devez être une femme entrepreneure dans l’âme ! Explorons tout de suite les 9 pièges à déjouer pour réussir et vous épanouir dans cette nouvelle voie.

Fuir la prise de risque est le premier des pièges à éviter pour être une femme entrepreneure. Nul doute que les vieux stéréotypes du genre « l’audace des hommes, la prudence des femmes » vous paralysent. Mais ne vous y fiez pas ! Les dernières études démontrent que la personnalité (83 %), l’éducation (44 %) et l’expérience (43 %) sont déterminantes. Alors, au panier, les fausses croyances !

Oui, « l’entrepreneur est une personne prête à mettre en jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée, son temps et son capital dans une entreprise risquée » (Franck Knight, économiste et Peter Drucker, leader en management), mais pas n’importe comment !

Et puisque le tempérament est la clé, voici comment adapter votre mindset (état d’esprit) :

  • Visez la progression constante pour accroitre votre expertise ;
  • Adoptez la politique des petits pas et testez votre marché régulièrement ;
  • Passez à l’action et fixez-vous des objectifs faciles pour commencer ;
  • Célébrez chacune de vos victoires, même les plus modestes !

Les obstacles font partie intégrante du processus entrepreneurial. À l’image de l’enfant qui apprend à marcher, vous vous relèverez plus forte à chaque étape.

2. Négliger son business model, piège fatal pour une cheffe d’entreprise

C’est décidé ! Vous quittez votre job de salariée pour vous mettre à votre compte. Vous avez toutes les compétences nécessaires. Voilà 10 ans que vous performez dans la société « Je sais tout et j’ai tout vu ». D’ailleurs, votre entourage vous soutient. Vous démarrez sur les chapeaux de roue et en « freestyle » : création de site internet, charte graphique, réseaux sociaux, etc. Et c’est ainsi que vous vous engouffrez dans le piège N° 2.
Or, avoir du relationnel et de l’expertise dans votre domaine, ne suffit pas pour être une femme entrepreneure ! À ce stade, il est crucial de ne pas confondre vitesse et précipitation. Bien que la peur de voir de potentiels concurrents voler votre projet s’avère tenace, prenez le temps de préparer un business model solide :

  • Qu’allez-vous vendre ?
  • Quel est votre positionnement pour sortir du lot ?
  • Combien cela va-t-il rapporter ?
  • Qui va acheter ?
  • Combien cela va-t-il coûter ?
  • Sous quels délais allez-vous générer de l’argent ?

Pour avoir une vision juste de votre business, le modèle CANVA vous permet de mettre en place des plans d’action. C’est également le moyen de lever vos craintes avec des solutions concrètes.

BUSINESS MODEL CANVA SIBEL MOBILITE PRO NC
Un piège fatal pour l'entreprenariat au féminin : se lancer sans faire un business model

3. Confondre « passion » et « pourquoi » quand on est à son compte

L’entrepreneuriat au féminin se révèle souvent synonyme de passion. En effet, nombreuses sont les femmes qui voient leur hobby comme un tremplin de création de sociétés. Mais attention, le piège à déjouer ici est subtil ! Se lancer sans penser clairement à sa mission d’entreprise, peut vous entraîner sur la mauvaise pente. Donc, pour éviter de vous égarer, explorez ce qui vous anime vraiment. Cherchez vos motivations profondes :

  • Pourquoi cette activité vous tient-elle à cœur ?
  • Pourquoi est-ce tellement important pour vous ?
  • Quelles valeurs cela vient-il éveiller en vous ?

De cette introspection va naître la « colonne vertébrale » de votre projet entrepreneurial. Ce qui, même après 5 ou 10 ans, vous donnera toujours l’envie de vous impliquer à 200 % dans votre travail. Ce qui guidera chacune des décisions majeures pour votre société et vous rapprochera de vos objectifs.

Le danger en confondant « passion » et « pourquoi » réside dans une vision trop axée sur le « quoi » (le produit en quelque sorte). Et si celui-ci n’est pas en accord avec vos valeurs fondamentales, vous investir chaque jour pourrait devenir très douloureux.

4. Passer outre la gestion financière et son apprentissage

Lorsqu’on devient cheffe d’entreprise ou indépendante, on navigue bien souvent en solo (finances obligent). Ce qui signifie que la commerciale, la comptable, le service clients, l’experte en communication : c’est vous ! Pas facile d’endosser ces multiples costumes, n’est-ce pas ? D’autant plus, quand on sait que les erreurs de gestion mènent 26 % des jeunes entreprises à leur perte. Donc, pour adopter les stratégies gagnantes dès le départ :

  • Appropriez-vous les bases en comptabilité : bilan, compte de résultat, création et suivi de budget, prévisionnel.
  • Étudiez les aides possibles : en Nouvelle-Calédonie des organismes peuvent vous guider et vous accompagner dans le financement de vos projets (subventions, prêts bancaires à taux préférentiels, etc.).
  • Priorisez les dépenses indispensables à votre développement : formations pour monter en compétences, campagnes marketing ciblées, matériel et abonnements.
  • Anticipez votre élasticité monétaire : vos revenus vont varier d’un mois à l’autre. Établissez un plan de trésorerie pour faire face aux imprévus et régler vos charges.

Investir du temps dans l’apprentissage et la mise en œuvre de bonnes pratiques économiques est un atout inestimable pour être une femme entrepreneure qui veut réussir.

GESTION FINANCIERE CLE POUR ENTREPRENDRE AU FEMININ
La gestion financière : une clé à maîtriser pour être une femme entrepreneure

5. S’isoler et vouloir tout gérer seule

Ça y est, vous voilà le pilier central de votre business ! Pour autant, être une femme entrepreneure ne signifie pas que vous devez vous isoler et tout gérer seule. Le secret de celles qui réussissent, c’est un réseau solide et bienveillant, qui les soutient et les encourage.

Alors pour ne pas vous noyer dans le stress et l’incertitude, entourez-vous :

  • Vous êtes autoentrepreneure, optez pour les espaces de co-working : c’est l’idéal si vous préférez la joie de bureaux collectifs à la solitude du travail à la maison.
  • Pour vous sentir boostée : côtoyez des hommes et femmes inspirantes qui peuvent vous guider. Le Nouméa Woman’s Forum favorise cette sororité en Nouvelle-Calédonie.
  • Intégrez des communautés : les cercles de cheffes d’entreprises vous permettent d’entrer en contact avec des personnes qui partagent des valeurs et intérêts communs.
  • Recherchez des business partners : favorisez l’échange de compétences avec des entreprises complémentaires à votre activité.
  • Impliquez-vous dans des projets collaboratifs : rejoignez des initiatives collectives et travaillez avec d’autres entrepreneurs sur des objectifs croisés.

Vous vous sentirez accompagnée et vous ouvrirez également aux idées novatrices et à de nouvelles perspectives.

SIBEL MOBILITE PRO NOUMEA WOMAN S FORUM 2023
Sibel Carpentier : femme inspirante au Nouméa Women's Forum vous guide sur le chemin de l'entrepreneuriat au féminin

6. Sacrifier son équilibre entre travail et vie personnelle

Peut-être avez-vous décidé de travailler à la maison ? Si vous avez des enfants alors, tels des horloges, ils vous rappellent que vous avez une vie personnelle. Un mal pour un bien, quand on aurait tendance à bosser jour et nuit par passion, n’est-ce pas ? Quoique que l’entrepreneuriat au féminin soit synonyme de multitâches, vous n’êtes pas pour autant vouée à l’esclavage, même par amour de votre métier ! Si vous ne prenez pas soin de vous, c’est l’épuisement professionnel qui vous guette.

Alors, bambins ou pas, pour ne pas sombrer dans ce piège plus longtemps, repensez votre organisation :

  • Programmez des plages de travail selon votre chronotype ou adoptez la méthode Pomodoro (25 minutes intensives et 5 minutes de pause). Vous optimiserez ainsi votre concentration.
  • Utilisez des outils de planification comme Trello ou Notion et respectez votre calendrier.
  • Intégrer le batching dans votre quotidien : exécutez des tâches par lots. Vous gagnerez du temps et libèrerez votre esprit.

Une fois vos nouvelles règles établies, honorez vos engagements envers vous-même, car votre équilibre entre travail et vie personnelle s’avère essentiel à votre bien-être.

LE BATCHING OUTIL D ORGANISATION POUR ENTREPRENEURE
Le batching : outil d'organisation pour être une femme entrepreneure épanouie au quotidien

7. Céder au perfectionnisme : piège fréquent dans l’entrepreneuriat au féminin

Quand on parle de respecter ses engagements, on ne peut manquer d’évoquer le perfectionnisme. Même si, notre éducation nous incite à tendre naturellement vers lui, il faut avouer que la pression sociale exacerbe notre quête. Sous prétexte de prouver à nos pairs (ou à nous-mêmes) que l’on est capable du meilleur, on se retrouve dans un cercle vicieux de doutes et d’autocritiques. On se fixe des attentes irréalistes qui nous mènent à :

  • Un manque de confiance en soi ;
  • La peur de prendre des décisions importantes ;
  • L’impossibilité d’innover ou de saisir d’autres opportunités ;
  • Un besoin de toujours patienter pour agir au moment idéal ;

Derrière ce désir de perfection se cache bien souvent un fort syndrome de l’imposteur. Alors, pour surmonter ce « guet-apens » de l’entrepreneuriat au féminin, vous devez intégrer l’idée que viser la perfection retarde votre progression. Efforcez-vous de donner le meilleur de vous-même, mais dites-vous surtout, que mieux vaut « fait » que « parfait » !

8. Se laisser abattre par l’échec

À contrario de la culture française qui considère celui qui échoue comme ayant « mal travaillé », les Américains valorisent toute personne qui surmonte une défaite. La raison ? Parce que cela en dit long sur votre capacité de réaction et d’expérimentation. Avec une telle mentalité, on comprend comment les États-Unis sont les champions de la création d’entreprise (1 toutes les 5 secondes environ selon planetoscope).

Dès lors que vous saisissez qu’être une femme entrepreneure signifie valser avec ses peurs et demeurer dans l’action, vous admettez que l’échec peut surgir à chaque tournant. Mais plutôt que de le craindre, adoptez un mindset version US : analysez vos erreurs et utilisez-les comme levier de croissance.

Si les statistiques annoncent que 4 PME sur 10 et 75 % des start-up ne dépassent pas 5 ans d’existence, vous en connaissez maintenant les raisons.

Ne vous laissez pas abattre par l’échec :

  • Faites preuve d’humilité et de lucidité : échangez sans appréhension avec vos mentors ;
  • Mettez en place une boucle d’apprentissage : mémoriser, mesurer, construire ;
  • Soyez flexible : réagissez pour instaurer les ajustements nécessaires.

Votre capacité à pivoter sera déterminante pour la suite.

9. Refuser de briser les stéréotypes

Nous en parlions plus haut, l’entrepreneuriat au féminin, est freiné par de vieux stéréotypes ! Les normes culturelles restrictives obligent les femmes à affronter nombre de préjugés. C’est le cas notamment lorsqu’elles s’orientent vers des domaines traditionnellement réservés aux hommes (le bâtiment, le numérique, etc.).

Elles doivent aussi faire davantage leurs preuves quand il est question de financement par exemple. Les chiffres annoncent des taux de rejet de crédit de 4,3 % pour les femmes contre seulement 2,3 % pour les hommes (source Infogreffe). Elles doivent donc redoubler d’efforts pour réussir, même si les qualités requises pour être dirigeant de société sont non genrées :

  • Savoir prendre des décisions ;
  • Démontrer son leadership ;
  • S’adapter, être polyvalent.e ;
  • Maîtriser la communication en interne comme en externe.

Bonne nouvelle, cette détermination est payante, car ce sont 68 % des femmes qui affichent des résultats positifs la première année d’entrepreneuriat contre 59 % des hommes. D’ailleurs si vous souhaitez investir, notez que les start-up gérées par ces dames génèrent en moyenne 10 % de plus de CA au bout de 5 % que celles de ces messieurs (selon une étude du Boston Consulting Group).

« Peu importe le défi que vous avez à surmonter, vous devez vous rappeler que même si la toile de votre vie se peint au fil de vos expériences, de vos comportements, de vos réactions et de vos émotions, c’est vous qui avez le pinceau en main. »

Oprah Winfrey

Vous l’avez compris, être une femme entrepreneure en Nouvelle-Calédonie ou en France est un challenge palpitant. C’est aussi jouer un rôle actif pour changer les perceptions dans le monde des affaires. Alors, prête à vous lancer et déjouer ces 9 pièges ?

  • Éviter la prise de risques ;
  • Négliger son business model;
  • Confondre « passion » et « pourquoi » ;
  • Passer outre la gestion financière ;
  • S’isoler et vouloir tout gérer seule ;
  • Sacrifier son équilibre travail/vie personnelle ;
  • Céder au perfectionnisme ;
  • Se laisser abattre par l’échec ;
  • Refuser de briser les stéréotypes.

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